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Bidon à lait Mon vieux Moulin et leur histoire

QUE DE BONHEUR à faire revivre nos vieux bidons mais avant comment faisait il?

 

 

 

Une histoire récente

 

Perrette, l’accorte laitière de la fable, portait à pied, très tôt chaque matin, le pot à lait quotidien de ses « pratiques »1 citadines. Elle écoulait la production des quelques vaches de l’exploitation. Le lait, produit de conservation difficile, devait arriver le plus frais possible sur le marché. À cette époque, en l’absence de moyens de transport rapides et de procédés de conservation efficaces, il devait être produit et collecté à proximité immédiate des lieux où il était consommé. Les fermes des laitiers-cultivateurs de la banlieue, ainsi que les étables des laitiers-nourrisseurs, situées à l’intérieur de la ville ou dans la proche banlieue urbanisée, en assuraient la production. À cet égard, la situation de Paris, principale ville, donc le plus gros consommateur de France, peut être considérée comme exemplaire.

 

Jusqu’au XVIIIe siècle, le lait est peu consommé par les populations citadines, et même par les populations rurales. Loin des villes, en l’absence de moyens de communication et de conservation, le lait ne donne lieu à aucun commerce important : il est surtout transformé. C’est du moins l’idée qu’on s’en fait au début du XXe siècle (Anonymes, 1903a). Pour cette raison, l’histoire du lait et de sa distribution, qui remonte au XVIIIe siècle, est récente.

 

En lisant ou en récitant la fable de La Fontaine, il n’est venu à l’esprit de personne que Perrette ait pu à son lait ajouter de l’eau du puits pour faire plus rapidement fortune, qu’elle ait trompé ses « pratiques » sur le volume de lait vendu, et, pire encore, que son lait ait pu transmettre des maladies mortelles… Si la lutte contre les fraudes est ancienne, l’hygiène est une préoccupation qui a animé nos édiles à partir du XVIIIe siècle.

 

Les usages du lait autrefois

 

Le lait a d’abord été un aliment destiné aux enfants en bas âge, aux malades et aux vieillards. Dans la France rurale, il était peu utilisé. Au mois de mai, lorsque les bêtes recevaient les premiers fourrages du printemps, le lait s’améliorait. Barthélemy Martin (1684) décrit une tradition du XVIIe siècle2 :

 

« L’usage du lait et du beurre de Mai en France est resté encore très répandu dans certaines de nos provinces et beaucoup de villageois ne manquent pas, le premier jour de ce joli mois, d’en boire une bolée afin de faire la nique aux médecins le reste de l’année… »

 

Lorsque Colbert prend en 1667 une ordonnance (citée par Guillaume, 2003) stipulant :

 

« … que les sergents qui saisissaient les biens meubles d’un paysan devaient lui laisser une vache et trois brebis pour la subsistance de sa famille… »

 

le lait est moins concerné que les autres produits de l’élevage. Collot (1851) nous livre une réflexion que nous devrions méditer :

 

« En France, on n’utilise pas sérieusement et fructueusement plus d’un quart de notre produit en lait ; quelques contrées seules connaissent et exploitent l’industrie du lait ; la généralité des agriculteurs le gaspille. »

 

Cette remarque montre le peu de cas que l’on faisait de ce produit à cette époque, ainsi que le manque d’intérêt relatif que l’on portait à une éventuelle sélection des animaux selon leur aptitude à en produire.

ET les moulins?

 

1) Les

moulins

à eau du Thouet et le moulin de Saumur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait du plan de Prieur-Duperray, vers 1750

 Apparus les premiers au Moyen Age, les moulins àeau sont

nombreux tout le long du Thouet et sur ses petits affluents.

Voir les conflits sur le Thouet entre meuniers, marchands,

pêcheurs et riverains, évoqués plus haut.
 A la fin du XVIIIe siècle, l'un de ces moulins céréaliers,

situé à Distré, est transformé en moulin à cuivre,

afin de battre des plaques métalliques.

 Dans la ville même de Saumur, il n'a existé, durablement,

qu'un seul moulin à eau. Encore n'est-il pas de type courant :

 le Moulin Pendu est installé sur le minuscule bras de ce nom, entre l'île d'Offard, en haut, et l'îlot Sancier, en bas ( ce plan de Prieur-Duperray est orienté vers

le sud, la boire est aujourd'hui remplacée par la

rue Montcel ) ; accolée au flanc aval de l'arche de

Mauconseil, portant la grande rue des Ponts, la roue

à aubes pouvait être réglée en hauteur en fonction de

l'abondance des eaux. Ce système de moulin pendu

est bien adapté aux fortes variations du niveau de la Loire.

La roue entraîne des meules installées sur la rive sud de la boire, du côté opposé à la Maison de la Reine de Sicile, dont on reconnaît l'enclos débordant sur la rue vers le bas à droite.
 L'autorisation de bâtir ce moulin, accroché à un ouvrage public, est accordée par le prieur-baron d'Offard le 21 mai 1411 à Philippot

Le Foulon et à Jehan Birdoys, des habitants du quartier

( A.D.M.L., H 3 205, acte original, copie plus lisible en H 3 217 ).

Ces derniers devront payer des redevances de 10 livres par an

au prieur et de 40 sous au roi de Sicile.
 La roue ne tournant qu'au fil du courant et la pente étant faible,

le rendement de ce moulin doit être médiocre. Il passe dans la

famille de Mathurin Delommeau, propriétaire d'une

grande maison voisine, puis aux héritiers de François

Mésanger. Des actes de 1566 et de 1592 révèlent

qu'alors le Moulin Pendu ne fonctionne plus.

Un procès-verbal de 1582 constate qu'il a causé de gros

dégâts à l'arche de pierre ( A.D.M.L., H 2112 ).
 La voie d'eau, l'emplacement et les matériaux sont vendus

en 1592 à René Prioleau ( A.D.M.L., H 3 217 ). Le moulin

est reconstruit

sous le nom de Grand Moulin, apparemment selon le modèle

classique , avec barrage et chute d'eau ( mais la boire garde

son ancien nom ).
 Ce moulin est revendu par décret le 7 octobre 1621. Il cesse

désormais de fonctionner. Un document de 1694 précise qu'il

est ruiné et démoli, « à cause du changement du cours de l'eau »,

autre confirmation du changement des courants du fleuve au

profit du grand bras. Les ruines du moulin subsistent

pendant un siècle et demi, apportant un cachet romantique

à la vieille boire envasée. Voir rue Montcel.
     

2) L'armada des moulins-bateaux

Sur l'ensemble des moulins, travaux de Christian CUSSONNEAU, plus particulièrement, Moulins d'Anjou, Images du Patrimoine, 1991, revue 303, XXX, p. 66-74 et XLIX, p. 23-27.

 

 

 

 

 

  Pendant le Moyen Age et jusqu'au XVIIe siècle,

les moulins-bateaux ont tenu une place importante dans

l'alimentation de la ville.
 Leur principe est simple : deux barques jumelées encadrent

une grande roue à aubes verticale. Le bateau le plus puissant,

le bac, porte les meules et, souvent, le logement du meunier ;

l'autre bateau, la foraine, est un simple flotteur portant l'axe

de la roue. Cet ensemble est mieux adapté que le moulin

pendu aux variations du niveau du fleuve, d'où son succès.
 A droite, une maquette de moulin-bateau, réalisée par les Amis des Moulins de l'Anjou.
 Il suffit de fixer cet ensemble dans un endroit de fort courant. Un simple pieu enfoncé dans l'eau peut le retenir, ce qui était le cas devant les Ardilliers. Cependant, les meuniers préfèrent s'installer à la sortie aval des ponts ; ils fixent leurs embarcations par des câbles accrochés aux piles ; le courant est plus fort au débouché des arches. En outre, ils peuvent accéder au bateau, transborder grain et farine à partir des ponts. C'est donc sur les ponts de la traversée de la ville qu'on les trouve le plus habituellement, parfois sur le bras principal, plus souvent sur les bras des Sept-Voies

ou de la Boire-Torse. Voir plan des lieux vers le XVe siècle.
 De fréquents conflits éclatent : entre meuniers et pêcheurs, qui

occupent les mêmes zones ; entre meuniers et mariniers, qui, lancés

sous les arches à l'avalaison, percutent les moulins ; avec la puissance publique, qui accuse les meuniers de dégrader les piles et les

parapets. Les accidents semblent fréquents ; par exemple,

un moulin est entraîné par le fleuve jusqu'à la hauteur de la

tour de Trèves ( A.D.M.L., H 2 111 ). D'après François Bourneau,

lors du déluge de 1615, cinq moulins-bateaux sont emportés

par les flots.
 Au cours du XVIIe siècle, jusqu'à cinq moulins-bateaux sont

implantés sur le bras principal, à la hauteur des Ardilliers

( le courant y est désormais plus puissant ).

A plusieurs reprises, les Pères de l'Oratoire se

plaignent de leur présence, à cause de leur bruit

et de la gêne qu'ils apportent à l'accès de leur port

particulier ( A.M.S., DD 9, n° 99 et 124 )
 Sur le rôle du sel du quartier des Ponts en 1685 figurent

sept meuniers qui travaillent sûrement sur des moulins-bateaux

( A.D.M.L., VII B 10 ). Mais c'est à partir de cette époque

que commence le déclin de ce type de meunerie.

Pierre Gaillard, en 1722, constate qu'il ne subsiste plus que

deux moulins-bateaux sur les cinq existant jadis. Ce nombre

de deux reste stable pendant un siècle.

 La photocopie ci-jointe est de mauvaise qualité, mais

d'un grand

intérêt, figurant les deux derniers moulins-bateaux de Saumur.

Ils ont été construits en 1812 par Charles Maupassant,

gros négociant en grains et maire de la ville en 1821-1823.

Les moulins ont servi pour l'alimentation - obligatoire - des

Prussiens en 1815.

A.D.M.L., 121 S 88, plan établi par l'ingénieur en chef Derrien en 1825

 L'ingénieur Derrien trace ce plan en 1825,

alors que les deux moulins sont attachés

par six chaînes

aux piles méridionales

du Pont des Sept-Voies, qui est encore en service ; trois arches

ont été remplacées par des travées de bois. Les

bateaux sont jumeaux ; les deux grands bacs,

couverts

d'un toit, contiennent

les meules et servent de maison ; au milieu,

les roues à aubes

plates ; deux barques plus petites, les foraines,

portent l'arbre des roues.
 Ce plan laisse entrevoir les difficultés d'accès

à ces embarcations rectangulaires. Par ailleurs,

le bras de Loire est asséché par un épi qui protège

la construction du pont Napoléon.

Les moulins-bateaux sont détruits peu après.
  

3) Du moulin turquois au moulin cavier

Source essentielle : Nicolas JOLIVOT, Saumur, les moulins à vent, dactylographié, vers 1990, Le Saumurois des Moulins et des Meuniers, éd. de l'Anjou, 1994.

Carte postale vers 1912

  Les premiers moulins à vent de notre région ne seraient pas venus d'Orient, mais des terres anglo-normandes, selon Claude Rivals.

Ils apparaissent vers le XIIIe siècle aux abords de Saumur, à Chaintres, sous la forme d'une tour de pierre cylindrique, qui contenait un pivot de bois vertical et soutenait une cabine de bois orientable. Plusieurs moulins sont signalés sur le coteau

saumurois aux XVe-XVIe siècles, le moulin de Saint-Vincent

en 1452 et d'autres au-dessus de la chapelle des Ardilliers

( A.M.S., I E 6, terrier de l'Aumônerie, fol. 53 ).

 Plus performant et causant la ruine des moulins-bateaux, un nouveau type s'impose dans Saumur à partir du XVIIe siècle.

C'est le moulin cavier, qui présente trois parties :Montsoreau, le moulin de la Tranchée

- la hucherolle,

parfois entièrement couverte d'ardoises, portant les

ailes et orientable

grâce à la longue

échelle placée du côté

opposé aux ailes ;

- le massereau,

cône de pierre

supportant un pivot ;

- la masse, impressionnante enfilade de

salles voûtées, souvent à trois "nefs"

dans chaque sens, contenant les meules.

De vastes aires de stockage et la faible

hauteur des meules en font un moulin d'emploi commode.

4) La multiplication des moulins

Pour l'étude particulière de chaque moulin, voir les fiches de Nicolas Jolivot et A. COMPERA et A. ROUAUD, Moulins caviers en Saumurois, U.P.A.N., 1980.
Pour photos et peinture complémentaires, voir rue des Moulins.

Albert Robida, 1892

  La gravure de Lincler et Collignon,

remontant aux années 1635-1640,

représente 6 moulins de ce type

dominant la partie orientale de Fenet.
 Au témoignage de Pierre Gaillard en 1722,

la paroisse de Nantilly compte « environ 24

moulins ». Un registre fiscal de 1785

en recense 25. L'essentiel s'aligne,

en un ensemble spectaculaire,

au sommet du coteau, le long

de la rue des Moulins. Le panorama

très minutieux tracé par Migault en

1773 en figure 20, dont un curieux

moulin-tour, seul de son type à Saumur.
  Plusieurs autres moulins sont implantés

sur l'autre versant du coteau : les deux moulins Salmon, à l'emplacement actuel de la

Cité technique, les moulins de la Gueule du Loup, deux pendant un temps, placés plus bas, dans le prolongement de la rue de ce nom et cités dès

1668 ( A.D.M.L., H 2903 ) ; enfin, sur un éperon

dominant la route de Varrains, les deux

moulins du Vigneau.
 L'apogée des moulins de Saumur est

atteint au début du XIXe siècle, avec 34 moulins recensés sur le territoire de Saumur en 1808

et 38 en 1830, année où est construit

le dernier moulin. A ces nombres,

il faut ajouter les moulins de Dampierre,

de Bagneux et de Saint-Hilaire-Saint-Florent

( Colonel SAVETTE, « Les Moulins à vent de

Saumur et des environs », S.L.S.A.S., avril 1934, p. 39-46 ). Cet impressionnant ballet

d'ailes tournant dans le vent constitue-t-il une exception ? Absolument pas. Angers en compte davantage et Doué autant.
 Plus remarquable, à l'inverse, est

l'exceptionnelle concentration de

27 moulins serrés sur le coteau

dominant la Loire. La décadence est

rapide : sur le panorama de Deroy

dessiné d'après photographie en 1873,

il n'en demeure plus que 11.
  

5) Les dynasties de meuniers

 
 

Costumes fantastiques par Nicolas Larmessin, vers 1695

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Le costume fantastique de meunier présenté à droite n'a rien à voir avec Saumur, mais évoque bien la puissance de ce corps de métier.
 La construction d'un moulin constitue une

opération d'envergure. La masse et le massereau requièrent un travail de maçonnerie de

précision. Plus complexe encore est la tâche des charpentiers, qui doivent être en même temps "amoulageurs", c'est-à-dire spécialistes

des meules. Les devis découverts jusqu'à ce jour n'offrent pas de totaux exploitables

( ex. S.L.S.A.S., 2003, p. 127 ).

Les moulins à vent de Saumur sont-ils

tous céréaliers ? Le " Moulin à Tan "

aurait pu écraser des écorces, utilisées

ensuite par les tanneurs ; mais n'oublions

pas aussi qu'une famille "Tan" a existé à Saumur ; il s'agit d'apothicaires réformés,

restés à Saumur au XVIIIe siècle.

 La construction d'un moulin peut

résulter de visées spéculatives.

L'avocat saumurois Jacques Salmon

de Bonnecourt, premier échevin en

1692-1695, possède déjà les deux moulins

de la Gueule du Loup et fait construire les deux

moulins Salmon

( voir présentation de la Gueule du Loup ).
 En dépit de ce cas spectaculaire, la majorité des meuniers sont maîtres en leur moulin

et constituent des dynasties. Les Ladubé,

Alleaume, Davy, Mollé ou Razin sont gens apparemment aisés et se marient entre eux.

Leurs revenus leur permettent d'entreprendre la construction d'un second moulin proche

du premier, en général plus vaste et qui

deviendra leur habitation. C'est pourquoi

les moulins sont souvent en couple sur le territoire de Saumur. Cela explique aussi qu'au

recensement de 1790 n'apparaissent

que 14 meuniers, quelques veuves et

des domestiques dans la rue des Moulins

et en haut de la Montée du Petit-Genève.

La même famille exploite souvent deux

moulins en même temps. Entre ces meuniers propriétaires et les meuniers locataires,

soumis à un propriétaire et à un seigneur,

l'écart social est assez grand. C'est sans

doute pourquoi les meuniers de Saumur ne se

sont jamais réunis en une jurande professionnelle de type corporatif.

 Les meuniers ont la réputation d'être

combinards. Ils garderaient pour salaire

un peu plus du 1/16 ème du grain remis, ce qui constitue leur rétribution normale

( Réglementation, A.M.S., HH 3 ).

A partir du moment où ils ont été

autorisés à tamiser, ils auraient joué sur les pourcentages de son.
 Ces insinuations sont invérifiables.

Il reste certain que les meuniers font de

meilleures affaires que les boulangers, qui sont partiellement sous leur dépendance.

Leurs réserves de grains sont stockées

dans les salles voûtées des moulins.

En période de disette, c'est là que les

autorités dressent l'état des provisions.
   



24/11/2013
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