La solitude (du latin solus signifiant « seul ») est l'état, ponctuel ou durable, d'un individu seul q
qui n’est engagé dans aucun rapport avec autrui. La solitude n'a pas le même sens selon qu'elle est choisie ou subie.
Ainsi, l'état d'isolement ou d'éloignement vis-à-vis d'autrui peut avoir des effets bénéfiques sur l'individu,
mais aussi néfastes. La solitude a également été décrite comme une souffrance sociale
— un mécanisme psychologique alertant un individu d'un isolement non désiré et le
motivant à chercher une connexion sociale1. Cependant, un individu peut choisir
intentionnellement la solitude dans le but de s'isoler de son entourage, notamment.
Aspect psycho-médical
Causes
Un individu peut faire l'expérience de la solitude pour plusieurs raisons
et à cause de facteurs liés à celles-ci, comme un manque de relation sociale
durant l'enfance et l'adolescence, ou l'absence physique d'autrui.
La dépression chronique est également une cause. Un bon nombre d'individus
font l'expérience de la solitude pour la première fois lorsqu'ils sont bébés. Il est également fréquent,
mais souvent temporaire, que ces conséquences soient liées à une rupture amoureuse, un divorce,
la perte d'un proche ou plus généralement une perte importante de relation humaine.
Bien que la solitude soit un problème d'ordre social, économique, ou psychologique1, un individu
peut choisir intentionnellement la solitude dans le but de s'isoler de son entourage, notamment2 ;
ce type de choix agit positivement sur la personnalité de l'individu concerné.
La perte d'une personne importante dans la vie d'autrui engendre typiquement une réponse psychologique
à un deuil ; dans cette situation, l'individu se sent seul même lorsqu'il est entouré.
La solitude peut également survenir après la naissance d'un enfant (dépression post-partum),
après le mariage ou autres événements perturbants, comme emménager d'une ville à une autre
(mal du pays). La solitude peut survenir dans les ménages instables ou autres relations similaires,
durant lesquelles des sentiments tels que la colère ou la rancune peuvent être ressentis,
ou durant lesquelles l'amour ne peut être ni donné, ni reçu. La solitude peut par ailleurs
résulter de difficultés d'ordre communicationnel et/ou relationnel ; il est aussi possible
qu'elle survienne chez un individu habitant dans un endroit où la densité de population
est faible (ou forte, mais où personne n'est enclin à la discussion) et dans lequel il ne peut
réellement nouer de lien. La solitude est perçue comme un défaut affectant le lien social
et peut s'étendre très rapidement3. L'origine de la solitude peut également être liée
à des problèmes comportementaux ou au chômage. Elle aurait aussi une forte corrélation
avec la conscience et la représentation générale de soi : la faible estime de soi, la timidité,
l'introversion et le manque d'assurance4,5.
Effets
La solitude augmente modestement le risque de mortalité à cause du stress et de l'inflammation6.
Une solitude importante et sévère peut être une expérience douloureuse et peut engendrer
des dommages psychologiques réversibles.
Dans des cas plus extrêmes, la solitude est une condition menaçante pour la vie d'autrui.
Une étude montre que la solitude est liée à un haut risque de cancer, spécialement
pour ceux qui cachent leur solitude au monde extérieur7,8, et est également
facteur de risque d'accident vasculaire cérébral et de maladie cardio-vasculaire9.
La solitude est liée à la dépression, et est ainsi un facteur de risque pour le suicide10.
Les individus désocialisés peuvent avoir une qualité de sommeil médiocre voire faible7.
La solitude est également liée à un trouble schizoïde dans lequel un individu
fait l'expérience d'une aliénation11. La solitude peut jouer un rôle important
dans l'alcoolisme et la toxicomanie. Chez les enfants, un manque de
connexions sociales est directement lié à de nombreux comportements antisociaux
et autodestructeurs et peut notamment conduire à l'hostilité et à la délinquance.
Chez les enfants et adultes, la solitude a souvent un impact dans la compréhension et la mémoire.
Dans des cas d'isolement long et total - navigateurs solitaires, etc. -, des phénomènes hallucinatoires
ont été rapportés.
Société moderne
La solitude semblerait s'être intensifiée au fil de la modernisation. Dans les sociétés développées,
la solitude s'est largement répandue parmi deux catégories d'individus : les seniors12
et les individus vivants dans une commune à faible densité de population13.
Les seniors vivants dans des zones suburbaines sont particulièrement vulnérables ;
ils perdent généralement la capacité de conduire, ainsi ils maintiennent difficilement des
relations sociales14. La solitude est principalement présente chez les jeunes individus âgés entre 18 et 35 ans15.
Les causes peuvent entre autres impliquer l'arrêt brutal de la scolarité16 ; d'autres facteurs
peuvent provoquer une variété de troubles psychologiques qui peuvent inclure
des changements comportementaux et psychologiques.
La corrélation existant entre l'usage d'Internet et la solitude est un sujet controversé,
car certaines recherches montrent que les internautes sont les plus touchés par la solitude
et d'autres montrent que les individus seuls utilisant Internet pour rester en contact avec leurs proches
(particulièrement les seniors) rapportant qu'ils se sentent moins seuls, mais ceux qui essayent
de créer un lien d'amitié avec d'autres internautes se sentent seuls17. D'un autre côté, des études
menées en 200218 et en 201019 montrent que « l'utilisation d'Internet diminuerait significativement
les sentiments de solitude et de déprime [...] » et qu'Internet « avait un rôle important
dans la vie des individus, qui leur permettent d'accéder à une liberté et un contrôle,
qui ont un impact positif sur le bien-être et la joie ». Néanmoins, l'utilisation de réseaux
sociaux peut être la cause de la solitude ; certains individus préfèrent passer leur temps
sur les réseaux sociaux plutôt que de nouer des liens sociaux (zone de confort)20.
Prévalence
Il existe plusieurs estimations et facteurs de la solitude. Il est estimé qu'approximativement
60 millions d'individus aux États-Unis ou 20 % de la population active se sentent seuls.
Une autre étude montre que 12 % des Américains n'ont personne avec qui passer
leur temps libre ou pour discuter21,22. D'autres recherches pensent que ces statistiques
se sont accrues au fil du temps.
Une étude a suivi 45 000 individus âgés de 45 ans et plus souffrant de problèmes cardiovasculaires
ou de hauts risques de développer ces problèmes. L'étude montre que ceux qui vivaient
seuls avaient un haut risque d'être victimes d'une crise cardiaque,
d'accident vasculaire cérébral et d'autres complications cardiovasculaires
durant une période de quatre jours23. Dans cette étude, le risque est plus élevé chez 14 % des jeunes individus,
ceux qui vivaient seuls. Vivre seul accroît le risque de problèmes cardiovasculaires
et une mort prématurée chez 24 % des individus âgés de 45-65 ans, et 12 % des 66-80 ans23.
Traitements
Il existe différentes manières de traiter la solitude, l'isolement social ou la dépression clinique.
La première étape que recommandent les docteurs est la thérapie.
La thérapie est un moyen commun, parfois avec succès, de traiter la solitude.
La thérapie à court terme, le moyen le plus commun pour traiter les patients
atteints de solitude et de dépression, dure typiquement de 10 à 20 semaines
. Durant la thérapie, l'emphase est de comprendre les causes de cette solitude;
tenter de déceler les pensées négatives, l'état des émotions, et explorer les
différents moyens d'aider le patient. Certains docteurs recommandent également
une thérapie de groupe dans le but d'aider le patient à établir un contact avec d'autres
patients souffrant de la même maladie psychologique24. Les docteurs prescrivent
fréquemment des antidépresseurs aux patients en tant que traitement standard
ou en conjonction avec la thérapie. Cela prend généralement du temps au patient
avant de trouver l'antidépresseur adéquat. Certains patients peuvent développer
une résistance à certains médicaments et ont besoin de prendre périodiquement
une pause durant les prises de médicaments prescrits.
Des approches alternatives sont également suggérées pour traiter la dépression
due à la solitude. Ces traitements peuvent inclure l'exercice, la diète, l'hypnose,
la sismothérapie, l'acupuncture, l'herboristerie, et autres types alternatives.
Un autre traitement utilisé pour traiter la solitude et la dépression est la thérapie
animale, ou plus connu en tant que zoothérapie. Certaines études démontrent
que la présence d'un animal de compagnie tel que les chiens, les chats, les lapins
ou même les cochons d'Inde peuvent diminuer les sentiments de dépression
et de solitude parmi certains malades. D'après les Centres pour le contrôle
et la prévention des maladies, il existe un bon nombre d'effets bénéfiques à sentir la présence d'un animal.
En 2011, le gouvernement français choisit comme Grande Cause nationale l
a lutte contre la solitude, à la demande du collectif associatif « Pas de solitude dans
une France fraternelle »25. La méditation a également été proposée pour prévenir ou lutter contre la solitude26,27.